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             L'HOMME AUTOMNE

    Moi, j'aurais voulu avoir un homme
    Tout habillé aux couleurs de l'automne.

    Tenant entre ses dents
    Des demi-lunes,
    Des soleils éclatés,
    Et tous les soleils couchants.

    Sur ses lèvres closes
    Des cépages aux feuillages
    Jaunes, vermeils, ocres,
    Regorgeant de soleils flamboyants
    Et de raisins rouges colères.
      

     

     

              TERRE !


    Terre, effritée,
    Terre, dévorant
    Son ventre autrefois
    Si fertile,
    N'est plus que solitude,
    Solitude et désolation.

    Terre, boueuse,
    Torrent dévastateur,
    Torrent s'ouvrant
    Sur le néant,
    Torrent reprenant
    Fièrement ses repères
    Dans un gigantesque fracas !
    Ses ports, ses falaises
    Tous semblent chamboulés
    Sous la pression
    Humiliante
    Que leur infligent
    Ses vagues.

    Cratère, terre
    Volcan, se bagarrant
    Avec l'éternel,
    Gerbes incandescentes,
    Radieuses, mais sournoises.
    Planète, terre,
    Terre nourricière,
    Terre absente.

    Nos jardins florissants
    Ne laissent aucune trace
    Des fleurs d'autrefois.
    L’œil se blesse
    A voir disparaître
    Ce qui nous paraissait évident.

    Terre aride,
    Aride...
    Soleil au zénith
    de l'impossible,
    yeux brulants,
    Acide s'évaporant,
    Fuyant toutes ses colères
    Sous un ciel étrange...
    Étrange et tumultueux.

    Dans ce monde de brute,
    Où tout n'est que folie,
    Asseyez-vous un court instant
    Je vous raconterai alors... La poésie !

     

     

     


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  • QUAND DIEU…

     

    Un jour le bon dieu piqua

    Une colère monumentale,

    Alors, il fit venir fissa

    Tous ses collaborateurs,

    Il les réunit dans un grand salon

    Tout cousu d’or,

    Et leur dit vertement :

    « En vérité je vous le dit,

    Tous les appartements

    Que vous occupez

    Sont super dégueulasses ! »

    Alors, il prit un grand seau d’eau,

    Du savon, de la javel,

    Une brosse chiendent,

    Un balai, une serpillière,

    Et se mit à nettoyer le ciel…

    Ce fut un grand remue-ménage,

    Du sensationnel

    Et du jamais vu,

     Mais sa colère fut si terrible,

    Que les éclairs et le tonnerre

    Se mirent de la partie !

     

    Alors, sur terre

    Ce fut un grand

    Éclat de rire,

    Et narquoisement

    L’on pensa

    « Qu’est ce qu’il doit mettre

    À cette pauvre Marie ! »

     

     


    LE VENT, LE BON DIEU ET LE DIABLE

    Alors que je me promenais
    Dans le jardin,
    Tête baissée,
    Ne pensant à rien
    Mais pensant à tout,
    Le vent m'interpella,
    Je sentis alors son haleine
    Me caressant le cou.

    Il me fit un signe,
    Curieuse je m'en approchais,
    Je le distinguais à peine,
    Et au travers des grands arbres,
    à moitié dénudés,
    Il me tint un discours
    A peine croyable.

    Il y a bien longtemps
    Que je désirais te parler,
    Car toi seule peut me comprendre
    Si tu le veux bien
    Je t'invite à un bon gueuleton,
    Je te raconterais alors
    Mon invraisemblable histoire.

    Intriguée,
    Gourmande,
    Je n'osais refuser
    L'invitation.
    Je lui répondis
    OK pour le gueuleton,
    Mais où habites-tu ?
    Et comment vais-je
    Te reconnaître ?

    Je n'habite nulle part,
    Je suis un vrai
    Courant d'air,
    Mais je reste persuadé
    Que le moment venu
    Tu sauras me reconnaître.

    Curieuse,
    Comme une puce,
    A la date indiquée,
    Je suis allée
    Comme d'habitude
    Me promener.
    Or, ce jour là,
    Chose rare,
    Je ne regardais pas
    Le bout de mes  godasses.
    Le nez au vent,
    La tête bien droite
    Je regardais le ciel,
    Les arbres, le soleil,
    Tout ce qui fait
    Le bonheur des hommes.

    Ce fut alors un instant magique
    Au travers des grands sapins
    Bordant le jardin,
    En toute logique,
    A l'heure indiquée
    Il était bien là.
    Il se tenait debout
    Sous un soleil étincelant.
    Et, à peine croyable,
    Mes yeux, en étaient
    Tout ébahis,
    Le soleil et la lune
    Lui servaient d'écharpe,
    Toute constellée
    De mille et une étoiles.

    Entre les arbres
    Les oiseaux
    Avaient déposé
    Une grande nappe,
    Qui restait en suspens,
    Et humait l'air du temps.

    Un repas concocté
    Par je ne sais qui,
    fut un régal,
    Les elfes dansaient
    Autour de nous.

    A mon oreille
    Il me raconta
    Une histoire
    Tout à fait sidérante.

    Dieu, dans un grand élan
    de générosité,
    Lui fit part
    De son projet
    Dieu, qui avait fait
    En une dizaine de jours
    Le ciel, la terre, Adam et Eve,
    Se sentit épuisé,
    Il fallait absolument
    Qu'il se ménage
    Les méninges,
    Alors, il prit des congés annuels.

    Dieu, avant qu'il ne fasse
    Appelle au vent,
    Avait demandé à Adam
    Qu'il le seconde,
    Mais, Adam,
    Pauvre idiot,
    s'était mélangé
    Les pinceaux.
    A vouloir courir
    Après Eve
    Il était éreinté,
    Ce n'était pas de tout repos.

    Il lança alors
    A la radio
    Un appel d'offre,
    Ce fut Lucifer
    Qui lui répondit,
    Croyant qu'il pouvait
    Se venger de Dieu,
    Malin qu'il était,
    Il se mit à le contrer exprès ,
    Il faisait tout de travers
    Et en dépit du bon sens.

    Désespéré, Dieu, ne sachant
    Plus à quel saint se vouer,
    Prit l'initiative de faire descendre
    Son fils sur terre.
    On vit alors,
    Chose surprenante,
    Irréelle, Surréaliste,
    Jésus descendre du ciel
    Par des escaliers en colimaçon,
    Et Jésus créa alors d'abord
    Les femmes, les hommes,
    Les jardins, les routes,
    Les exploiteurs et les exploités,
    Ceux-là, il les fit à tour de bras
    Et à volonté,
    Le téléphone, le métro,
    Et... les taxis.

    Or, Jésus avait en horreur
    De prendre le métro.
    Il trouvait que ça faisait
    Trop populasse,
    Ça sentait la vinasse, le cambouis
    Et les putains.

    Les taxis,
    Il n'avait que ça
    Dans la bouche.
    Il est certain
    Que c'était
    Plus confortable,
    Et puisque c'était
    Lui qui les avait créer
    Autant en profiter.

    Mais, Jésus était un radin né,
    Ses poches contenaient des oursins,
    Il allait dans tous les supermarchés,
    Faisait des casses,
    Et bien sûr partait sans payer,
    Un vrai gangster en puissance.
    Voyant que Jésus n'en faisait qu'à sa tête,
    Le bon peuple se révolta.
    On ne travaille pas pour la gloire du père,
    On ne travaille pas non plus pour des prunes,
    Ils se regroupèrent, formèrent un syndicat,
    Et envoyèrent leurs pétitions à Dieu le père.

    Il rappela fissa son fiston,
    Voyant que c'était bon à rien.
    Il le renvoya dare-dare en ses cieux.

    C'est ainsi
    Que le Dieu tout puissant
    Délégua tous ses pouvoirs
    Au vent, au mistral, à la tramontane
    Et à la tempête.
    Depuis tout leur est permis
    De tout se permettre,
    Au son de la trompette
    Tous les vents se rappliquent
    Et se la jouent en sourdine.

    Et pour rattraper les conneries
    Des uns et des autres,
    Quand entre ciel et mer
    Se profile la marinade,
    Dieu en douce en profite
    Pour mettre une bonne raclée
    Au diable.

     

     

                ALLO  ALLO !


    Ici Radio Vatican,
    Pour un enfant
    Conçu normalement,
    Je vous donne gratuitement
    Saint Paul, Saint Pierre et Saint Nicolas.

    La chrétienté veillera,
    Tu ne forniqueras pas,
    Femme résignée, tu es,
    Femme résignée, tu resteras !

    Le bon dieu qui a pris domicile
    Tout là haut
    Au paradis,
    Avec ses saints apôtres,
    Avec ses saints esprits, 
    Et ses sept petits nains, 
    Avec une fourche pointue,
    Te piquera le cul
    Pour ne point te laisser tomber
    Dans le plaisir de la chair.

    Chaste tu resteras,
    L'avortement
    Tu ne pratiqueras pas,
    Et le "môme", ma vieille,
    Tu le garderas !

    Il ira grossir les rangs
    De la D.D.A.S.S.,
    On le mettra dans un orphelinat,
    Et la bonne société
    S’empressera
    De te montrer du doigt.

    Femme, reste l'insoumise,
    N’obéis qu'aux ordres de ton corps,
    Femme, ne reste pas l’imbécile
    Que les machos aiment tant !

    Superbe, superbe !
    Avant tout
    Rebelle, rebelle
    Et c'est tout !


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  • LE SILENCE EST ROI

     

    Vos gueules les mouettes !

    Et silence dans les rangs !

    À mes ordres je veux

    Que plus rien ne respire,

    Que plus rien ne transpire,

    Que rien ne passe,

    Et que plus rien ne me dépasse !

     

    Trois pas en avant

    Trois pas en arrière

    Et à mon commandement,

    Deux par deux

    Et en file indienne.

    Je veux que vous soyez prêts

    Pour le casting

    Que nous allons leur offrir,

    Et surtout pas de rouspétance,

    Car si je vous ai choisi

    C’est que vous étiez à ma convenance !

     

    Je veux bien vous tolérer

    Mais fermez-la !

    Surtout ne l’ouvrez pas.

    À mon commandement

    Réintégrez vite vos rangs,

    Car bon sang

    Qui donne les ordres

    Ici bas

    Si ce n’est moi !

     

    Pas une fausse note

    Tous groupés

    Tous instrumentalisés

    Et derrière le chef

     

    Je ne veux entendre

    Qu’une seule

    Et unique voix !

    Car après tout,

    Que vous le vouliez

    Ou non,

    Je suis votre roi !

    Et j’espère bien

    Le rester définitivement !

     

     


                    LE ROI


    Oyez, oyez, gentes gens,
    Écoutez la complainte
    De notre bon roi Nicolas.

    A vingt-ans, il s'est engagé
    Dans les rangs de l'actuel U.M.P.,
    Et sur la vie il s'était assuré
    De ne pas tomber dans la pauvreté.

    Tagada-tagada
    Voilà Nicolas,
    Tagada-tagada
    Voilà notre roi,
    Tous les gens de sa cour
    Se mettent à le saluer bien bas.

    Il est devenu le roi,
    Un monarque assurément,
    Il emmerde bien des gens
    Mais s'en fout royalement,
    Il sévit sur toutes les ondes,
    "C'est moi le roi,
    Donc j'ai la parole."

    Tagada-tagada
    Voilà Nicolas,
    Tagada-tagada
    Voilà notre roi,
    Tous les gens de sa cour
    Se mettent à le saluer bien bas.

    Parfois, il se prend
    Pour Bonaparte,
    Ou Napoléon,
    Ou un je ne sais quoi,
    Le ridicule ne le tue pas,
    Des idées, il en à plein les poches,
    Aussi, quand ça lui prend
    Il vole au secours des infirmières bulgares.

    Il est sur tous les fronts,
    Ça en devient un vrai tourbillon,
    Mais s'il ne fait pas attention
    Il est certain qu'il mourra
    D'une crise cardiaque
    Ou d'une attaque cérébrale.

    On s'empressera
    De l'enterrer,
    Sans aucun regret,
    Quelques un verseront
    Des larmes en secret,
    Mais sur sa tombe
    On continuera de chanter :

    Tagada-tagada
    Voilà Nicolas,
    Tagada-tagada
    Il fut notre roi,
    Et tous les gens de sa cour
    Iront élire un autre roi.

     

        

            PETIT SOLDAT

     

    Ce soir tu ne grandiras pas

     Petit soldat.

     Tu resteras toujours

     Un soldat de paille,

     Parcourant sans arrêt

     Toutes les laideurs du monde.

     

    Fusils à fleur de peau,

     Petit soldat

     Tu seras bien obligé,

    De gré ou de force,

     D’y laisser ta peau !

     

     

     

                  SALE TEMPS

    Sale temps... pour la planète...
    Sale temps... pour la république...
    Sale temps... pour le peuple...
    Que tu sois d’Auvergne,
    Que tu sois de Touraine,
    Ou tout simplement de Normandie,
    Tu resteras l'éternel immigré !
    Celui qui passe son temps
    A ne rien faire
    De ses dix doigts,
    Celui qui fout la panique,
    Celui  que l'on stigmatise
    Tout le temps,
    Celui qui ne se sentira
    Jamais à sa place,
    Parce que la société
    L'a voulu ainsi !

    Dans quel monde étrange
    Vivons-nous ?
    Pourquoi faut-il toujours
    Faire valoir sa différence ?
    Quand un ministre raciste
    Nous lance à la figure
    Que l'on ne correspond pas
    A son prototype.

    Sale temps... pour la planète...
    Sale temps... pour la république...
    Sale temps... pour le peuple...
    Les centres de rétention,
    C'est Byzance !
    Les centres de rétention,
    C'est la honte de la France !

    Par-ci, par là,
    Ce ci, de là,
    Nous ne sommes plus en république,
    Nous sommes sous les lois vichystes
    Voulues par nos ministres
    Afin de faire régner la peur
    Avec les gens de couleurs.

    Sale temps... pour la planète...
    Sale temps ... pour la république...
    Sale temps... pour le peuple...
    Sortie de nulle part,
    Voici la jungle !
    La France n'en finit pas
    Avec ses lois dites dégueulasses,
    La France nous rejette
    Avec ses lois cannibales.

    Sale temps, pour la planète France,
    C'est Hortefeux,
    C'est besson
    Qui mènent la danse,
    Et si, par malheur, tu viens
    De nulle part,
    Nos chers ministres
    T'indiquent un charter
    Qui te mènera tout droit
    A leurs folies meurtrières!

    Sale temps sur la planète.
    Sale temps sur la république.
    Sale temps sur les droits de l'homme.
    Ici bas,
    C'est la bonne rigolade,
    Quand on parle de l'immigré
    On doit se marrer ferme
    Dans les couloirs de l’Élysée,
    Nicolas aime tant ça,
    N'est-ce pas Fadela ?
    Mais, il n'est pire sourd
    Que celui qui ne veut pas entendre!
    Savez-vous Fadela
    Que quelque part
    On appelle au secours ?

    Sale temps... pour la planète...
    Sale temps... pour la république...
    Sale temps sur les droits de l'homme.
    Moi, je désire un grand bol
    D’oxygène qui nous purifie
    De toutes leurs sales prétentions.

     

     


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  •   POUSSIERE DE SANG


    Devenir parallèle,
    Se mettre dans la lumière,
    S'ouvrir une parenthèse.

    Poursuivre sa route
    Même dans le doute,
    Ne pas admettre son univers.

    Devenir une poussière,
    Une simple poussière
    Virevoltant, s'éparpillant
    Dans la fureur
    Du temps, autant que
    S'envole le vent.

    Poussière de temps,
    Poussière de printemps,
    Mes lendemains sont doux et amers,
    Frileux et capricieux.
    Défilent tous les hasards
    S'en prenant au présent.

    Mais dans un parc,
    Percher sur une branche,
    S'égosille un oiseau,
    Est-ce le roitelet
    Aperçu au printemps dernier ?

    Dans un jardin,
    Entre violettes éperdues
    S'enivrant avec le parfum du jasmin,
    Un bourgeon éclot,
    C'est la vie qui recommence
    En permanence...
              Poussière enfantée !

    Poussière d'été,
    Sable doré,
    Sable que l'on laisse s'évaporer
    Dans des vapeurs alcoolisées,
    Danses endiablées
    Un jour de quatorze juillet,
    Où filles et garçons
    Prennent des airs polissons
    Sur un air d’accordéon...
              Poussière ensoleillée !

    Poussière d'automne,
    Poussière d'octobre
    Laisse glisser ta jolie robe
    Pourpre, ocre,
    Multicolore,
    Sur une épaule dénudée.
    Pluies languissantes
    Et monotones,
    Pluies dégringolant,
    Labourant tous les sols
    Secs ou fertiles,
    Arbres s'insultant entre-eux,
    Bois secs et noueux,
    Tes vents bavent,
    Regorgeant de mistrals
    Arrogants...
              Poussière ocre, pourpre.

    Poussière de cendres,
    Poussière de décembre,
    Ma vie passe en courant d'air,
    Où ai-je mis ma jeunesse ?
    J'ai largué les amarres
    Sur un port quelconque,
    Peut-être s'appelait-il février,
    ou tout simplement novembre ?
    Je naquis un jour normande
    Sous un soleil d'été.

    Se mettre dans la lumière,
    Devenir parallèle,
    S'ouvrir une parenthèse
    Pour ne devenir
    Qu'une simple poussière de sang !

     

     

     

              TERRE !


    Terre, effritée,
    Terre, dévorant
    Son ventre autrefois
    Si fertile,
    N'est plus que solitude,
    Solitude et désolation.

    Terre, boueuse,
    Torrent dévastateur,
    Torrent s'ouvrant
    Sur le néant,
    Torrent reprenant
    Fièrement ses repères
    Dans un gigantesque fracas !
    Ses ports, ses falaises
    Tous semblent chamboulés
    Sous la pression
    Humiliante
    Que leur infligent
    Ses vagues.

    Cratère, terre
    Volcan, se bagarrant
    Avec l'éternel,
    Gerbes incandescentes,
    Radieuses, mais sournoises.
    Planète, terre,
    Terre nourricière,
    Terre absente.

    Nos jardins florissants
    Ne laissent aucune trace
    Des fleurs d'autrefois.
    L’œil se blesse
    A voir disparaître
    Ce qui nous paraissait évident.

    Terre aride,
    Aride...
    Soleil au zénith
    de l'impossible,
    yeux brulants,
    Acide s'évaporant,
    Fuyant toutes ses colères
    Sous un ciel étrange...
    Étrange et tumultueux.

    Dans ce monde de brute,
    Où tout n'est que folie,
    Asseyez-vous un court instant
    Je vous raconterai alors... La poésie !

     

     


              
    L'HIVER


    Seule, je suis à l'écoute
    De ce silence si apaisant.
    Alors, j écoute chacun
    De mes pas
    Battant en cadence
    Le bitume
    Gris et salissant.

    C'est la fin novembre
    Et le ciel me paraît si bas !
    Le soleil s’écartèle,
    Jouant à cache-cache,
    Pour finir triomphant
    Tout au fond
    D'un soleil couchant.

    Orage !
    Orange !
    Soleil menaçant...
    Un quartier de lune
    Se détache,
    Et par en frémissant
    Dans la solitude de nulle part.

    Décembre qui pleure,
    Décembre qui se désespère.
    Décembre qui demande qu'on lui pardonne
    De ne pas être au top de ses performances.

    Et cette source qui coule,
    Cette source charriant
    Dans un roulis incessant
    Tous ses galets.

    Et cette source
    Rebondissant sans cesse,
    Serpentant parmi  les ronces,
    Rejaillissant, frémissante,
    Ravie , au milieu des près,
    Tel un volcan
    Rendant l’âme,
    Emportant janvier au néant.

    Janvier, je t'aime,
    Même si parfois
    Je pleure de froid
    Et de détresse
    Devant tes grilles
    Au sombre hiver.

     


            LA RIVIÈRE

    Et tout en bas
    Coulait une rivière
    Semblant échapper
    Aux griffes du temps,
    Dans ses mains
    Fraîche et capricieuse,
    Elle a capturé
    Maints amants.

    C'était une rivière
    Conquérante et précieuse,
    Se cachant à l'approche du vent.

    Ses courants, ses mains
    délicates, fragiles et parfumées.
    Audacieuse, elle coulait, elle coulait
    Parmi les ronces tel un arc-en ciel
    S’agrippant à ses nuages.

    Rivière aux milles galops
    Ruisselante aux triples trots,
    Tes chevaux impatients
    S'abreuvent en courbant l'échine.
    Furie des ondes bondissantes
    Tu éclates ici et là,
    Ravie de plaire aux  passants.

    Ainsi continue
    Ta course,
    Poursuis ta route
    Au hasard des sentiers.

     

     

               EN SILENCE

     

     

     

     

    Je cultive ma différence,

     

    Féroce comme âme qui plane,

     

    Je la laboure,

     

    Y plante un arbre,

     

    Des fleurs, des vagues

     

    Immenses, elles houlent,

     

    Se déplient,

     

    Se mettent en boule,

     

    Et se déversent sans merci.

     

     

     

    Un soleil

     

    Rouge éclatant

     

    S’agrippe aux nuages,

     

    Orange, jaune,

     

    Je dors, je l’envie.

     

    Un soleil de nuit

     

    Éclaire en permanence

     

    Chaque recoin

     

    De ma solitude.

     

     

     

    Comme tout me paraît loin, lointain.

     

    Tant de souvenirs

     

    Qui foutent le camp,

     

    Ou se fracassent en secret,

     

    En million d’espérance.

     

     

     

    Moi dans ce silence sidéral,

     

    Fait de bris de glace,

     

    Je continue inlassablement

     

    De planter un arbre,

     

    Se transformant en million d’arbres.

     

    Le point de non retour

     

    Peut partir en vacances,

     

    Il ne fera jamais un détour

     

    Dans ma dépendance,

     

    J’aime trop ma différence.

     

     

     

     

     


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                  L'AUTRUCHE

    C'est une autruche
    Qui a de grands doigts de pied,
    Ses ergots sont si longs
    Que ça l’empêche de marcher.

    Ça lui fait tellement mal
    Qu'elle les picorent sans arrêt,
    Son mal est immense,
    Pauvre autruche démoralisée.

    Ses sœurs autruches
    Sont exactement pareil,
    Dans leurs familles
    Elles n'ont pas leur pareil
    Pour aller picorer la tête
    De leurs voisins.

    A ce qu'il paraît
    Ça les soulagent
    De picorer sans-cesse
    Le haut de leur crâne.

    Pauvre autruche,
    Pauvre baluche,
    Tel est ton destin,
    Mais ce n'est pas
    malin-malin
    De toujours tout picorer
    Même
    le voisin.

    Son crâne est sans dessus-dessous,
    Tu l'as vidé de sa substance,
    Pauvre voisin sans crâne,
    Pauvre autruche ingrate...

    Et arête de faire le malin,
    Arête de picorer ce pauvre voisin.

     

     

     

                Mauricette

    Mauricette, Mauricette
    Qu'as tu fait de mes sucettes ?
    Les as-tu mis dans la poussette
    Se trouvant sur le rebord de ma fenêtre ?

    Mauricette, Mauricette
    Qu'as tu fait de mes lunettes ?
    Les as-tu mis dans mes chaussettes,
    Ou bien dans mes baskets
    Qui me servent de trottinette ?

    Mauricette, Mauricette
    Qu'as tu fait de ma tête ,
    L'as-tu mis dans les poches de ma jaquette ?
    Je suis une étourdie sans cornette,
    Je suis une étourdie sans pochette !

    Mauricette, Mauricette
    As-tu fini de faire ta mauvaise tête ?
    Je te prie de me remettre
    A l'endroit  ma cervelle,
    Pliée en quatre dans un porte serviette,
    Sur le rebord de ma fenêtre
    Avec mes baskets et ma trottinette.
    Je ferai alors le tour de la terre
    Dans une de tes pochettes !

     

     

     

       MONSIEUR ET MADAME
     
     
    Elle, c'est la grande taulière,
    Lui, c'est le grand patron,
    A eux deux ils déplaceraient
    Des montagnes entières,
    Détourneraient mille et une rivières,
    Pour refaire le monde
    A leur façon.
     
    Quand Monsieur est au bar,
    Madame est dans la salle,
    Quand Monsieur est aux commandes,
    Madame bat la campagne,
    A eux seuls, ils mènent  la baraque.
     
    Jalousement ils couvent leurs oisillons,
    si maladroitement l'un d'eux tombe
    Aussitôt ils ont ordre
    De se relever fissa...
    Ca fait trop désordre,
    Ici ont veut des oisillons
    Comme il faut !
    Les oiseaux maladroits
    On n'en veut pas !
     
     
    Pendant que Monsieur aime se prélasser,
    Madame tricote sans arrêt,
    Tricote des tas de lacets
    Qu'elle passe autour du cou
    Des ses oisillons
    Pour leur apprendre
    A ne point trébucher
      

     

     

                LES MARTIENS
     
     
    De l'oxi... de l'oxi.. De l’oxygène...
    Notre bon roi Nicolas
    Nous à trop fait courber la tête.
     
    Qui sont ces gens ringards,
    Quelque peu étranges,
    Quelque peu bizarres,
    Qui ne comprennent
    Absolument pas 
    Notre langage...
    Viennent-ils d'une autre planète ?
     
    Ils se sont permis d'envahir 
    Tout notre territoire,
    Ils ont mis à sac nos  illusions,
    Ils ne sont même pas capable
    De refaire notre histoire.
     
    T’inquiète...
    Nous les chasserons,
    A coup de revendications,
    Et dans la forêt enfin libérée
    Nous irons cueillir nos belles pâquerettes.
     
    De l'oxi... De l'oxi...  De l’oxygène...
    Ces gens là n'étaient pas
    Très ordinaires,
    Ils étaient trop envahissants
    Et pas très intéressants,
    Avec eux plus rien n'étaient possible,
    la tolérance ils s'en balance
    Comme de leur première chemise.
     
    Alors... Nous les avons chassés
    A grands coups de pied au derrière !
      

     

     

     

     


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