•            Elle danse


    Telle une gitane
    Elle danse ses racines.
    Elle, qui n'a connu
    Que le bitume, et
    L’amère déception
    De naître fille,
    De n’être que futile.

    Elle danse... Elle danse,
    Mais sa danse n'est que dérobade,
    Elle danse aussi
    Sur les braises de l’Algérie,
    Qui n'a cessé de la trahir.

    Elle danse... Elle danse
    Pour oublier ses emmerdes
    Trop lourdes à supporter.
    Elle danse pour ce que la vie
    N'a pas su lui offrir.

    Elle  danse...
    A en perdre haleine,
    S'abime sur ses joies
    Et ses peines.
    Ses pas qui claquent
    En cadence l'asphalte,
    L’empêchent de penser
    Qu'elle n'est pas née
    Avec Madame la Chance !
    Elle danse... paraît inépuisable,
    Sur son corps décharné
    Sa chevelure
    Tombant en cascade
    Est loin de lui faire oublier
    Cette société
    Qui l'a si brutalement rejetée.

    Elle danse...
    Toujours et encore...
    Et encore...
    Ses pieds dénudés
    Lui rappellent sans cesse,
    Qu'elle doit faire
    La sourde oreille
    A toutes les sirènes
    De la nuit,
    Rodant dans chaque coin
    Afin d'obtenir
    Son illusoire paradis.

    Elle danse...
    Sa putain de drogue!
    La tenant éveillée
    Jusqu'au bout de sa nuit,
    Tel un aimant et amant.

    Elle danse... Elle danse
    Avec ses tripes,
    Ce qui ne l’empêche pas
    De continuer son trip.

    Dans le silence
    De ta nuit,
    De chaque nuit...
    Enfin retrouvée...
    Dors petite...
    Mais continue ta danse
    Sur chaque chose retrouvée,
    Là où tu es
    Personne n'osera te troubler
    Dans ton sommeil bien mérité.

    Danse... Danse...
    Continue ta danse
    Endiablée..
    Moi, je ne pourrais
    Jamais t'oublier !
      

     

     

    L’ABSENTE

     

    Octobre de mes

    Noires années,

    Entre tes branches

    Entrelacées,

    J’entends siffler le vent,

    Égrenant tout bas

    Ses litanies

    D’absence.

     

     

     

    CRIS

     

     

     

     

    Cris,

     

     

    Douleurs

     

     

    Intenses d’une mère.

     

     

    Cris,

     

     

    Une lame fine

     

     

    S’infiltre

     

     

    Dans une matrice

     

     

    Déjà mourante.

     

     

     

     


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  • J'ai bu... J'ai bu
    Jusqu'à la lie.
    J'ai bu... J'ai bu
    A ne plus m'en souvenir.
     
    J'ai bu à outrance.
    J'ai bu mon indifférence.
    J'ai bu mon enfance.
    J'ai bu et hurlé
    Toutes les horreurs
    Du monde entier.
    J'ai bu mon orgueil.
    J'ai bu ma fierté.
    J'ai bu pour atteindre
    Une autre étreinte.
     
    J'ai bu jusqu'à l'extase,
    Mais tout n'était que naufrage.
    J'ai bu pour oublier ma tristesse.
    J'ai bu toutes mes ivresses.
    J'ai bu toutes mes  faiblesses,
    Et j'ai tout gerbé par terre !
     
    J'ai bu avec frénésie,
    A me traîner dans l'oubli...
    Mais l'oubli vous rattrape
    Pour vous mettre
    Une bonne trempe,
             Pourtant,
    Malgré cela
    J'ai encore bu,
    Bu toutes mes désespérances,
    Toute ma souffrance,
    Toute mon adolescence,
    Et toutes mes solitudes.
     
    A la fin je me suis dit
    "Basta ! Assez !
    Cela ne te rapporte
    Absolument rien,
    Alors mieux vaut
    Faire la paix
    Avec toi-même
    Car ce n'est vraiment pas
    Une raison d’être !"


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  •     L’étreinte


    Étreinte douloureuse,
    Étreinte sulfureuse,
    Entre mes doigts palpite
    La rumeur oppressante
    Des alcools.

    Étreinte précipice,
    Tout bascule
    Dans un néant obscur.
    Yeux vides,
    Sol lisse,
    Je m’écartèle
    Dans un labyrinthe
    Infernal et nébuleux.
    Je contrains mon passé.

    Étreinte passion,
    Je suffoque,
    Cherchant obstinément
    Ma raison
    Étreinte, je passe en force,
    Je viole en personne,
    Tumulte,
    Orage
    Se brisant
    Sur des sentiers
    De solitude.

    Étreinte trace,
    Je sens l'absente,
    Étreinte fantôme du passé,
    Je cherche désespérément
    Ma nébuleuse,
    Ma poisseuse.
    Je m'enlise...
    Ne jamais réapparaître
    Aux yeux de l'absente.
    Étreinte, je dégueule.
    Je dégaine
    Tout mon dégout,
    Je tremble l'absente
    Dans tous les caniveaux,
    Où le ciel vomit
    Tous les crachats
    Du monde entier.

    Étreinte, j’amarre enfin
    Sur des rivages
    Chahutant tous mes espoirs,
    Je deviens alors naufrage
    Nageant sans répit,
    Je bouffonne l'air
    De mes nageoires
    Pour atteindre
    D'autres rives !
      


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  •                         LA MÉMOIRE
     


    Tant que j'aurai la force d'avancer
    Alors la rage de vaincre,
    Alors la rage me tiendra debout,
    Et de préférence  jusqu'au bout.
     
    Ne me jetez pas aux orties
    Je peux encore servir...
     
    Je vous en supplie
    Ne jetez pas ma mémoire
    Aux ornières de l'oubli,
    Ma tête qui se cogne et explose
    Dans des colères inassouvies.
     
    Ne restez pas de marbre
    Devant ma mémoire éclatée,
    J'ai jeté mes errances
    Sur des chemins rapiécés.
     
    Ma mémoire n'a de cesse,
    Je l'ai semée sur des parcelles
    Ornées d'alcool, et sans un bruit
    J'ai parcouru des sentiers interdits.
     
    L'outrance, je l'ai bu
    Jusqu’à la lie.
    Ma mémoire a alors défailli.
    Mémoire calcinée,
    Qui n'a cessé de brûler
    Aux feux de mes mille et une cigarettes,
    S'est égarée
    Dans un lyrisme d’opérette,
    J'ai trop trinqué...
     
    Mémoire abandonnée,
    Mémoire venue du bout de l'enfer,
    Ainsi-soit-il !
    Mémoire ne voulant plus
    Partir en cendres.


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  •          Les silences de la vie
                   (pour Manu)               



    J'écoute le silence de l'hiver,
    La pluie dégringole,
    Les jours tournent à l'envers.

    J'écoute les silences de la vie,
    Ma nostalgie cogne
    Le jour où tu naquis.


    40 balais, tu t'imagines !
    Moi, dans tout ça, je rétrécie,
    J'écoute mes pas sur le gravier,
    Ça crisse... Ça crisse...
    nous voilà bientôt en février.

    Un vent doux et léger m’enveloppe
    Doucement, il me raconte...
    Raconte ton âge...
    Rappelle-toi !
    Tous les trois, c'était sans partage.

    Au loin... Se dessine mars,
    Et nous revoilà au printemps,
    Les oiseaux absents jusqu'ici
    Reviendront pour leur nid.
    Leurs gazouillis amoureux
    Raviront et enchanteront
    Nos oreilles et nos yeux
    Et combleront notre attente
    Printanière.

    Toi, en attendant
    Sous le mois fou de mars,
    Sous ses giboulées incessantes,
    Tu attendras le mois d'avril !

     

     

               ELLE DANSE

              (pour Soraya)


    Telle une gitane
    Elle danse ses racines.
    Elle, qui n'a connu
    Que le bitume, et
    L’amère déception
    De naître fille,
    De n’être que futile.

    Elle danse... Elle danse,
    Mais sa danse n'est que dérobade,
    Elle danse aussi
    Sur les braises de l’Algérie,
    Qui n'a cessé de la trahir.

    Elle danse... Elle danse
    Pour oublier ses emmerdes
    Trop lourdes à supporter.
    Elle danse pour ce que la vie
    N'a pas su lui offrir.

    Elle  danse...
    A en perdre haleine,
    S'abime sur ses joies
    Et ses peines.
    Ses pas qui claquent
    En cadence l'asphalte,
    L’empêchent de penser
    Qu'elle n'est pas née
    Avec Madame la Chance !
    Elle danse... paraît inépuisable,
    Sur son corps décharné
    Sa chevelure
    Tombant en cascade
    Est loin de lui faire oublier
    Cette société
    Qui l'a si brutalement rejetée.

    Elle danse...
    Toujours et encore...
    Et encore...
    Ses pieds dénudés
    Lui rappellent sans cesse,
    Qu'elle doit faire
    La sourde oreille
    A toutes les sirènes
    De la nuit,
    Rodant dans chaque coin
    Afin d'obtenir
    Son illusoire paradis.

    Elle danse...
    Sa putain de drogue!
    La tenant éveillée
    Jusqu'au bout de sa nuit,
    Tel un aimant et amant.

    Elle danse... Elle danse
    Avec ses tripes,
    Ce qui ne l’empêche pas
    De continuer son trip.

    Dans le silence
    De ta nuit,
    De chaque nuit...
    Enfin retrouvée...
    Dors petite...
    Mais continue ta danse
    Sur chaque chose retrouvée,
    Là où tu es
    Personne n'osera te troubler
    Dans ton sommeil bien mérité.

    Danse... Danse...
    Continue ta danse
    Endiablée..
    Moi, je ne pourrais
    Jamais t'oublier !
      

    !


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